Qui fait bouger le rock français, en ce moment ? Doucement mais sûrement, la scène underground française fait son bout de chemin, loin des circuits commerciaux traditionnels. A l’heure actuelle, personne ne peut le nier, les grands mouvements qui ont façonné le rock français semblent loin derrière. Toutefois, des artistes vaillants et bien vivants continuent d’explorer, d’expérimenter sans relâche avec une authenticité qui fait perdurer l’âme de la contre-culture.

Avec une vision de l’art bien à part, la scène underground continue de faire bande à part, à l’abri des morceaux compassés et aseptisés du mainstream. Voici donc une belle brochette de groupes de rock très actifs qui pousse le genre vers le haut. Tout en définissant la scène française à leur manière, ils donnent un aperçu de ce que le rock français continue à avoir à offrir.

Bandit Bandit

Le duo s’appuie sur une influence indubitablement française, accompagnée d’un mélange de garage et de psychédélique. Avec la voie grave et rocailleuse de la chanteuse Maëva, et la guitare un peu sauvage d’Hugo, il sort l’EP Bandit Bandit en 2020. Après des débuts tout récents (2019), le groupe écume déjà les festivals de l’Hexagone.

Last Train

Un son très franc et énergique, un brin sombre, voilà le style que le groupe porte en fer de lance depuis sa création en 2015. Il s’est déjà construit une solide réputation par ses concerts Live, avec près de 250 prestations en 2 ans, avant de finalement signer un premier album, Weathering, en 2017. Ses débuts ont été inspirés du mouvement du « retour du rock », des années 2000.

MNNQNS

Un nom pas évident à prononcer, mais le son de cette bande parlera sûrement aux nostalgiques du répertoire britannique, avec sa pincée de punk rock new-yorkais des années 70. MNNQNS se lance dans l’aventure aux alentours de 2013, et dévoile son premier EP Capital, en 2016. Il faudra attendre 3 ans et une tournée pour voir la naissance de leur premier album, Body Negative. Le groupe normand s’identifie au courant du rock expérimental.

Le Villejuif Underground

Une ambiance joyeuse et décontractée, menée par l’australien Nathan Roche, suivie de trois garnements originaires de Villejuif, voilà pour un premier aperçu de cette bande. Le tout offre un tableau assez déglingué. Depuis sa formation en 2016, le groupe traine derrière lui deux albums et plusieurs EP. Associés par certains au garage et au lo-fi pop, ils ne semblent toutefois pas se revendiquer du genre et continuent sur une lancée pleine de bonhommie et qui ne ressemble à rien d’autre qu’à eux. C’est tout ce qu’on aime.

The Psychotic Monks

Ce groupe originaire de la banlieue parisienne porte bien son nom. Sa musique est chaotique, un peu onirique, avec des riffs parfois insistants et un rythme très décalé. Le quatuor n’hésite pas à expérimenter, pour nous emmener loin dans un voyage où eux seuls connaissent la destination. Leur premier album, Private Meaning First, sort en 2020, avec 9 titres.

D’autres formations musicale à suivre

Difficile dans un premier article de la scène underground sans se sentir frustré tant cette dernière est vibrante de créations. Pour explorer plus avant, on pourra, par exemple s’intéresser à Lysistrata, Frustration, Brama, Requin-Chagrin ou encore Rendez-vous. Bien sûr, Internet a facilité l’accès à un monde auparavant réservé à un certain public averti et de nombreux groupes tendent forcément à rechercher une certaine reconnaissance. Cela ne change pas nécessairement le fond : être underground, c’est sortir du carcan des standards grand public tout en ayant à cœur d’exprimer sa propre vision du rock.